[La Patrie] Deuxième week-end du grand chantier 2016-2017

Ce deuxième week-end, le samedi 22 et le dimanche 23 octobre, nous avons été accueillis à la Maison Pour Tous de Chevilly Larue (94), où Naje était déjà venue faire un travail avec les femmes sur la parentalité et le rapport à la Justice. Un bel accueil de la part de son directeur, Thomas, avec la présence, le dimanche après-midi, de plusieurs femmes du quartier venues faire forum avec nous. Première réussite dans notre volonté d’aller à la rencontre d’autres personnes là où elles habitent.

Le samedi après-midi, nous avons commencé notre rencontre par le « jeu de la géographie » : chacun-e se place sur une carte en fonction de son lieu de naissance, puis de celui d’un de ses parents, puis de celui d’un de ses grands-parents… On peut ainsi lire la mobilité géographique des familles au fil des générations : dans notre groupe, le mouvement de déplaçait vers le Sud (vers le Maghreb, notamment) au fur et à mesure qu’on remontait dans le temps ! Puis, après un chant avec Catherine, nous avons accueilli Marie Blandin. La sénatrice, ancienne présidente du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais, a évoqué trois thèmes successifs :

  • le Sénat, le fonctionnement de la République, la manière dont les lois sont votées, les pressions des lobbies, la reproduction des élites…
  • son rapport à la Patrie et à l’armée, ses prises de position pacifistes et internationalistes, sa bataille pour que soit construit un monument à la mémoire des expériences de « fraternisation » qui ont eu lieu pendant la guerre de 1914-18 ;
  • le débat en France sur la laïcité…

Voir ici le compte-rendu détaillé de l’intervention de Marie Blandin.

Des petits groupes se sont ensuite formés pour improviser certaines histoires apportées par Marie Blandin :

  • sa demande de changement des paroles de la Marseillaise.
  • Le préfet qui l’appelle pour savoir ce qu’ils vont faire le 11 novembre.

D’autres groupes ont improvisé sur deux histoires amenées par le directeur de la MPT, tandis qu’un dernier travaillait sur le récit d’une élue municipale qui se heurte au machisme et à la misogynie de ses collègues masculins.

L’après-midi s’est terminée en présentant au grand groupe les improvisations issues de ces cinq groupes de travail.

Le dimanche, après avoir chanté à plusieurs voix l’air de « Plaine, oh ma plaine »), nous avons écouté Jean-Paul, qui nous a raconté les histoires fondatrices du Théâtre de l’Opprimé, puis réexpliqué que notre approche consiste à partir d’histoires réelles, concrètes, racontées du point de vue de l’Opprimé, et non de s’enfermer dans des débats idéologiques stériles.

Cinq groupes se sont ensuite formés pour travailler sur plusieurs thématiques :

  • « Et moi, de qui j’ai peur ? »
  • Nos raisons d’être honteux ou fiers d’être français
  • Nos frontières personnelles
  • Nos différentes identités
  • Les manifestations de policiers

Après la pause-déjeuner, Pierre Lenel nous a fait un petit exposé sur la conception française de la laïcité, de la loi de 1905 à celle de 2004 (sur le voile à l’école), et les éventuelles distorsions entre la première et la seconde.

A partir de 15h30, nous avons proposé un spectacle de théâtre-forum à la demi-douzaine d’habitantes du quartier venues nous rencontrer.

Après avoir chanté « Ca fait du bien », puis joué à « cabane/habitant/tempête », nous avons proposé quatre scènes :

  • la Marseillaise et Marie Blandin ;
  • le Centre social et la femme voilée qui fait le repas au Théâtre du centre-ville ;
  • le Centre social, le cours de gospel et le concours de sourates ;
  • le conseil municipal et les élus machos.

Le prochain rendez-vous du grand chantier aura lieu les 5 et 6 novembre prochains à Nanterre, au centre social du quartier du Parc. Nous y recevrons le sociologue Saïd Bouamama (le samedi), puis le militant et « organisateur » Adrien Roux (le dimanche).

Viendront ensuite l’historienne Sophie Wahnich (19 novembre), le réfugié et militant Zimako Jones (3 décembre) et le juriste Emmanuel Dockès (4 décembre). Tous ces éclairages nous aideront à construire un spectacle qui pose les bonnes questions.

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