Un atelier travailleurs sociaux et usagers avec le CG du Doubs en 2006

Le projet s’intitulait « Soleil ». Il a été mis en place par des travailleurs sociaux du Conseil général du Doubs

Dates : l’atelier de théâtre-forum s’est déroulé en trois périodes de deux journées pleines : les 9 et 10 mai, les 15 et 16 mai et les 12 et 13 juin. Il s’est clôturé par une séance de théâtre-forum ouverte au public le 13 juin au soir.

Lieu : l’ensemble de l’atelier s’est déroulé au 11 rue Battant. Nous avons disposé d’une salle pour travailler et de la cuisine pour les repas et les pauses café.

Le groupe a été composé de : 
 4 travailleurs sociaux du CMS Bachus dont 2 assistantes sociales, une conseillère ESF et une stagiaire. 
 13 femmes en situation de grande précarité et usagères du service social. Plus une assistante sociale supplémentaire qui vient nous assister les deux derniers jours.

La participation des femmes a été absolument régulière du premier au dernier jour à part quelques empêchements dont elles ont averti. Ainsi Ainsi le groupe a été le même du premier au dernier jour ce qui faisait partie des objectifs des travailleurs sociaux.

Organisation : 
 Les travailleurs sociaux ont suivi les personnes entre les séances d’atelier et ont veillé à ce qu’elles soient en mesure de venir. 
 Dès le premier jour, nous avons compris que nous avions fait un erreur qui aurait pu être préjudiciable : nous n’avions pas prévu de nourrir les participantes sur le repas de midi. Nous avons donc improvisé un casse-croûte au dernier moment. Dès la deuxième session, le repas a pu être pré organisé et préparé par les participantes. 
 Par ailleurs, nous nous affrontons à la question de mode de garde des enfants pour la séance publique qui a lieu en soirée. Cette question n’ayant pas été prévue au départ de l’action.

Déroulement et contenu de l’atelier :

1er jour :

Présentation du projet, présentation des personnes.

Mise en place de jeux du théâtre de l’opprimé avec l’objectif : 
 de constituer le groupe, 
 de permettre aux participantes de se rencontrer sur un mode convivial et d’échanger des choses de l’ordre de l’intime, 
 de créer des relations de confiance, de respect, d’écoute et de bienveillance entre les participantes, 
 de donner confiance aux participantes en leur capacité à s’exprimer dans le groupe et plus généralement en leurs capacités à penser et créer.

Récits de situations difficiles vécues par les participantes par une technique dite du copilotage qui permet le récit a deux puis le compte rendu des récits au groupe par d’autres personnes que celles qui ont vécu la situation.

Choix par le groupe de trois des situations relatées et mise en improvisation de ces trois situations : deux histoires de violences faites aux femmes et une histoire d’attitude perçue comme raciste d’un policier.

Chaque mise en scène est dirigée par la personne qui a vécu la situation. A travers ce travail, c’est une analyse qui est faite par la personne elle-même de la situation et de ses enjeux : elle doit choisir ce qui fait partie de la scène et ce qu’elle laisse de coté et faisant cela, elle organise son discours sur cette situation. Elle même jouera dans la scène l’un de ses antagonistes de manière à pouvoir prendre une certaine distance. 
Puis la scène est jouée pour tout le groupe et les retours des autres sont sollicités autour des questions suivantes : qu’avez-vous vous de ce qui se joue là, quelles sont les volontés de chacun des protagonistes, où se situe exactement le conflit, en quoi cette situation est individuelle et en quoi elle est sociétale… Le travail d’analyse continue , porté par tout le groupe permettant de confronter des points de vue différents sur la même histoire et de construire le discours du groupe. Les récits individuels deviennent collectifs.

Deuxième jour :

Mise en place de nouveaux jeux de théâtre de l’opprimé avec les objectifs déjà cités plus haut.

Nouveaux récits faits directement dans le grand groupe pour engranger de nouvelles situations qui n’ont pas été dites le premier jour.

Improvisations de trois nouveaux récits : deux histoires au travail de personnes jugées trop lentes et une histoire de travailleurs sociaux tenant des propos discriminatoires vis à vis des étrangers.

Travail d’analyse collective de ces trois séquences jouées sur les mêms principes que la veille.

Bilan de cette session de 2 journées fait par les participantes autour de la question : dites ce que vous avez le plus aimé et ce que vous avez le moins aimé de ces deux jours.

+ Rencontrer des personnes de milieux différents

 les problèmes m’ont attristée

+l’espoir dans le futur

 Le manque d’espoir dans le futur

+Il y a eu un vrai groupe cette fois

 Le café est trop tiède et mes propres limites physiques

+ Les rencontres de nouvelles personnes

 Le ressassement des problèmes

+ Être ensemble réunies. Cela me soulage

 Les histoires entendues font mal dans ma tête

+ Refaire confiance dans les autres et me ré-ouvrir

 Les histoires dures. Je croyais être seule en détresse et je vois qu’il y a encore pire que moi

+ La confiance, le partage

 La réalité de la vie qui fait mal

+ Ce même combat de toutes pour les droit de l’homme

 Cette impuissance qu’on a parfois face au combat à mener.

+ Les différences de parcours de chacune qui ont été partagées

 Ce groupe manque d’hommes et de leur point de vue

+ La différence des gens du groupe qui ont accepté de rester

 On constate toutes les mêmes fléaux. On est enlisées dans un monde dont on ne pense pas qu’il ira mieux.

+ Les parcours de vie touchants des unes et des autres qui donnent envie de se battre. L’espoir

 Que ca s’arrête ce soir.

+ L’énergie du groupe car ensemble on arrive ici à exprimer des choses qu’on ne dit pas ailleurs. Ca nous renforce à affronter l’extérieur car on sait qu’on a raison et on y puise de l’énergie. 

 je suis énervée par le combat de tous les jours qu’on est seules à mener au quotidien.

+ A partir de nos faiblesses, se crée la confiance entre nous. On s’ouvre et on donne

+ L’authenticité de ce qu’on dit là. Il n’y a pas de frime dans ce groupe. C’est de l’intimité et de la solidarité.

Troisième jour :

Mise en œuvre de jeux du théâtre de l’opprimé.

Nouveaux récits de : 

 situations de difficultés rencontrées par les usagères dans leur relation avec les travailleurs sociaux. 

 situations relatées par les travailleurs sociaux soit dans leur rapports avec des usagers soit dans leurs rapports avec des collègues

 récits de situations vécues par des usagères qui relatent comment des travailleurs sociaux les ont vraiment aidées, comment et pourquoi.

Improvisations de tous ces récits et analyse collective.

Premier choix du groupe sur l’orientation qui sera donnée au spectacle prévu en fin de troisième session : le groupe décide de jouer autour de deux thèmes : la relation travailleurs sociaux-usagers et administrations-usagers, les violences faites aux femmes. 
Nous pouvons alors faire une première sélection des récits qui seront portés à la scène.

Quatrième jour :

Le matin, nous reprenons chacune des récits sélectionnés la veille et les ré-improvisons une deuxième fois afin de commencer à les préciser et nous organisons l’ébauche du déroulé du spectacle que nous prévoyons de jouer.

l’après midi :

L’une des participantes qui n’est pas venue le matin arrive dans le groupe pour nous dire qu’elle ne restera pas car son fils a fait une tentative de suicide mais qu’elle a tenu à venir nous informer de ce qui lui arrive et aussi prendre un peu de forces avant de repartir.

Nous avons invité la responsable de circonscription à venir échanger avec nous sur le contenu de notre travail. Elle déjeune tout d’abord avec nous puis vient passer une heure dans l’atelier. Nous avons en effet besoin de parler avec elle de ce que nous allons jouer et qui implique le service social.

Par ailleurs, nous avons croisé par hasard en rentrant dans la salle le Président de la CPAM et nous l’avons invité à venir voir une séquence qui concerne la CPAM. Il se joint donc à nous pour une heure lui aussi.

Enfin, deux usagères du service social qui n’ont pas fait partie du groupe arrivent pour voir ce que nous faisons.

Ainsi, la première heure de l’après-midi est consacrée à jouer pour nos invités une partie de notre spectacle puis d’en débattre avec eux. 
Il s’avère que ce temps est un temps fort pour tous les participantes : le groupe est très touché par les réactions de solidarité et de compréhension des deux représentants institutionnels présents et il y a une grande qualité des échanges entre eux et le groupe sur le rôle de chacun, sur ce qui est prévu et ce qui s’avère parfois être, sur où sont les difficultés qu’iols rencontrent à leur niveau pour faire avancer les choses…

Le groupe sortira renforcé de ce temps d’échange et confiant dans ce que sera la représentation du 13 juin.

La deuxième partie de l’après midi voit les participantes très fatiguées de ce qu’elles ont vécu depuis le matin. Nous la consacrons donc au bilan et à une recherche pour chacune de ce qu’elle pourrait s’accorder à elle même d’ici notre prochaine rencontre.

Le bilan de cette deuxième session est fait par les participantes :

En tant qu’AS, nous sommes témoin de chose anormales parfois. Cela m’a réconfortée de voir ma chef touchée. La dignité de notre société est bafouée dans un pays riche et moderne. Nous sommes très courageuses de porter cela au débat public.

Cela a été facile d’exposer nos histoires à nos spectateurs ce cet après-midi. Cela ne sera pas plus difficile le 13 juin. On veut que tout le monde ressente ce qu’on a de plus profond de nous mêmes.

L’effet de groupe est là. Jouer stresse mais l’ambiance et le groupe donne la force alors on s’oublie car tout le monde est là. Je sui bien là. C’est pas comme cela au travail et cela fait mal.

J’ai aimé la rencontre de l’autre. J’ai parlé de ce que je sens en moi alors que d’habitude, je me cache. C’est comme si on était ensemble depuis longtemps. J’ai repris confiance en les autres.

J’ai aimé voir les AS dans un autre contexte et les appeler par leur prénom. Moi j’aime pas être vouvoyée.

J’étais seule en soucis. J’allais voir L’AS mais au CMS on me disait qu’elle n’avait pas le temps. Ici, le groupe, c’est bien, j’y suis bien ; je dors bien maintenant même si au CADA on me dit de retourner dans mon pays.

Je suis contente d’avoir pu dire au Président de la CPAM ce qui m’est arrivé rue Papin. Il est tombé tout rôti ici pour cela. Le soir, quand je quitte le groupe, je suis très triste car je suis en difficulté psychologique et toutes les histoires des gens expriment mon cas. Même si les personnes me font du bien, les histoires me secouent comme si c’était à moi qu’elles arrivaient.

Ce qui me touche, c’est de réussir à jouer le théâtre et partager les soucis entre nous et confronter certaines réalités pour l’avenir.

On se sert des leçons des autres.

Cette action me montre qu’il faut absolument développer des actions collectives si on ne veut pas devenir des travailleurs sociaux « de merde ».

C’est rigolo. Aujourd’hui, il y a de petits signes avec ces gens venus de l’extérieur dont le Président de la CPAM. On l’a accueilli. C’est tout simple. On a pris le moment qui se présentait et on a vécu le présent.

Le monsieur de la CPAM a ressenti nos histoires, la chef aussi.

Il faudrait inviter le Président du Conseil général le 13 juin.

Pour moi, ça a accroché tout de suite alors que je suis coincée et que j’ai peur de l’inconnu. J’ai raconté dès le premier jour alors que je cache tout et fais comme si j’étais gaie. Comme si vous étiez mes amies. j’ai eu confiance et je suis sortie de mon trou. je suis venue pour faire plaisir à mon assistante sociale mais maintenant je viens pour moi.

Pour clore :

Avant de nous quitter, nous cherchons chacune ce que nous pourrions nous faire d’ici la prochaine fois comme cadeau à nous même en faisant quelque chose que nous avons très envie de faire et que nous faisons pas ou rarement (commencer une cagnotte en vue d’un séjour futur au Magrehb afin de voir sa mère malade avant qu’elle ne meurre, aller au cinéma, prendre une journée pour soi sans ses enfants pour faire ce qu’on a envie, planter des fleurs, dormir, se faire des soins corporels, passer un week-end ailleurs).

Cinquième jour :

Nous commençons la journée par un jeu du théâtre de l’opprimé : le voyage aveugle.

Puis nous nous donnons des nouvelles de ce que nous avons fait pour nous mêmes depuis la dernière fois.

Puis nous reprenons le travail d’élaboration du théâtre-forum en répétition.

Il est à noter que des histoires sont ôtées du spectacle sur demande des participantes :

Les deux histoires de violences faites aux femmes ne seront pas jouées parce qu’elles sont encore trop lourdes à porter par les femmes qui les ont vécues et qu’elles ne se sentent pas assez fortes. Elles seront remplacées par une image de violence faite aux femmes qui vient d’ailleurs et qui est générique. Cela nous permettra d’aborder ce sujet quand même comme le groupe le souhaite. v

L’une des histoires mettant en cause un travailleur social, relatée par une collègue et non suffisamment anonymisable.

La dernière, relatée par une usagère, correspond à une « connexion » entre un maire et une assistante sociale : le maire veut récupérer le bâtiment dans lequel est locataire une usagère et l’assistante va plutôt servir les intérêts du maire que ceux de l’usagère.

Le reste de la journée est entièrement dédié à répéter les séquences et prises de paroles que le groupe a choisi d’assumer.

En fin d’après midi, nous rangeons les chaises dans la salle et prévoyons comment nous nous habillerons et comment nous éclairerons l’espace scénique (celles qui ont des halogènes et des rallonges les amèneront) et nous cherchons comment il est possible de prendre en charge les enfants en bas age des participantes pendant la soirée du lendemain.

Sixième jour matin :

Au regard de la fatiguabilité des participantes, nous décidons de ne commencer le travail qu’à 14 heures. En effet, la présentation publique est prévue à 20h et nous pensons que le groupe n’est pas en mesure d’assumer un temps de travail de plus de 8 heures consécutives.

La matinée sera consacrée à un travail de bilan fait entre les travailleurs sociaux et la comédienne afin de poser les bases de la mise en place d’une nouvelle opération. Ce bilan ne prendra donc pas en compte la séance publique du 13 juin.

Compte rendu du bilan fait ce matin là avec les travailleurs sociaux :

1/ Les apports repérés par les travailleurs sociaux chez les participantes :

M : sollicitée par la conseillère ESF, elle n’est venue qu’une fois et n’a pu être recontactée jusuqu’à ce jour.

V : sollciitée par une AS, déjà comédienne ayant perdu son statut d’intermittente, elle n’est venue qu’une fois.Il semble que cela soit une souffrance pour elle de se retrouver alors que c’est son métier, dans un groupe amateur.

K : personne qui est en grande solitude et souffrance psychique, elle ne communiquait avec personne. Dans le groupe, elle a trouvé sa place et créé du lien. Elle a honoré tous les rendez-vous du groupe et est prête à poursuivre car l’action collective l’a sortie de son isolement. Elle a appris à communiquer et à faire confiance à l’autre. Son évolution semble extraordinaire.

H : La conseillère ne l’avait rencontrée que deux fois pour un dossier de surendettement. Elle lui a semblé avoir envie de s’ouvrir. Elle a un certain niveau d’étude mais a vécu des années très difficiles. Il semble que l’action collective lui permet de réactiver ses ressources personnelles. Elle en a conscience et l’exprime.

L : Une jeune femme qui a des problèmes psychiques qui ont été très lourds et qui a été très suivie à ce niveau là. Elle est très dépendante de sa mère. Elle apparaît très intelligente et nous a étonné par sa finesse d’analyse plusieurs fois et sa capacité à être en lien avec les autres. Elle se socialise de plus en plus. L’action collective lui permet de s’exprimer et de sentir reconnue par les autres ainsi que d’accéder à l’autonomie. Elle a mis en place des relation de l’ordre de l’amitié avec certaines participantes. Elle va s’inscrire à l’Université Ouverte à la rentrée pour réintégrer un cursus de formation. v

Z : Une femme militante à sa manière, elle fait beaucoup de bénévolat pour accompagner les gens dans les différentes administrations. Elle est très inscrite dans la vie sociale. Elle mériterait d’accéder rapidement à un emploi dans le domaine social car elle a de réelles compétences dues à sa longue expérience même si elle n’a pas de formation. L’action collective lui permet de continuer sa démarche et de se sentir utile ; elle y accompagne sa fille et y développe sa capacité à dynamiser un groupe. Le groupe est aussi un lieu dans lequel elle peut prendre du recul vis à vis des difficultés importantes qu’elle rencontre dans sa vie (grande précarité financière, femme isolée avec six enfants vivant de réelles difficultés d’insertion…)

S : Une personne très craintive, très repliée sur elle même et très réservée qui a toujours peur de déranger. L’action collective lui a permis de se dévoiler et de reprendre confiance en elle et en les autres après des années de violence conjugale subie. Arrivée depuis peu sur la ville, elle ne connaissait personne. Peu à peu elle a trouvé sa place dans le groupe et s’est affirmée en tant que Je. Elle a osé prendre la parole, dire son opinion. Elle a accepté les contacts physique qu’elle ne pouvait jusqu’alors supporter en raisons des violences qu’elle a subi. Les derniers jours, sa capacité à se lancer dans l’improvisation nous a étonné. Elle a besoin d’être valorisée et motivée. Elle souhaite continuer cette action car elle se sent bien dans le groupe et voit comment l’action l’aide à avancer.

C : Pour elle, ce projet rentre dans le cadre d’une démarche de développement personnel et de réinsertion qu’elle mène. C’est une personne qui a vécu des épreuves très lourdes mais qui est de plus en plus en lien avec les autres. Elle est une artiste à la base et découvre dans le groupe qu’elle peut agir pour transformer les choses. Le groupe est aussi pour elle un vrai lieu de soutien psychologique.

E : C’est une femme ouverte sur les autres qui a besoin de donner. Elle a été chef de PME, elle vient de réussir ses concours d’aide soigante et de travailleuse familiale. Elle a vecu et vit des épreuves personnelles importantes. Elle est une force apaisante, rassurante et reposante pour le groupe. Elle aime partager des émotions et des centres d’intérêt avec les autres. L’action collective lui permet de se sentir utile et de sortir de sa solitude. L’action la conforte aussi dans son opinion sur la nécessité de toujours continuer à se battre pour y arriver. Elle a parfois besoin d’être rassurée sur les choix qu’elle fait et le groupe la dynamise.

ML : Elle est déboutée du droit d’asile mais à un titre de séjour au titre de la santé. Elle a fait confiance au service social et demande un suivi régulier. L’action collective lui permet de rencontrer des gens car elle est absolument isolée en France après avoir vécu des choses très traumatisantes en Afrique. Elle vient d’obtenir un hébergement qui lui convient entourée d’une équipe socio-éducative qui permettrra à son petit fils qu’elle a en charge d’évoluer et de s’épanouir. Elle a été très active dans le groupe malgrè le barrage de la langue. Elle dit avoir grand besoin de ce groupe.

C : Elle n’a aucun papier. Elle est en recours pour le droit d’asile. Elle est arrivée au CMS comme anéantie. Le suivi social lui a permis de reprendre espoir et de se retrouver une identité. L’action collective lui a permis de se sentir exister comme une personne, d’être reconnue et d’imaginer qu’elle pourra avoir d’autres projets pour s’intégrer en France.

A : Elle rentre de l’étranger et doit se reconstruire après avoir été très abimeée. L’action collective lui permet de rencontrer des gens (elle est très isolée) et de s’affirmer.

L : Elle est une femme très intelligente mais est très marquée par les violences qu’elle a subies. Elle vit dans la solitude et la peur. Elle se dévalorise énormément et sous estime ses capacités. Le groupe lui permet de s’appercevoir qu’elle est pleine de ressources et lui apprend à les mettre en oeuvre.

V : Venue d’Afrique, elle est une jeune femme pleine de ressources et pleine de vie. Elle avance très vite dans son intégration en France. Elle a obtenu son bac l’an passé en candidate libre. Le groupe lui permet de rencontrer d’autres femmes, de créer des liens d’amitié et de sortir de son isolement de mère célibataire sans ressources financières.

2/ Les apports de l’action pour les travailleurs sociaux :

L’action a permis :

D’aller à la rencontre des gens d’une autre manière, en allant vers eux au lieu que ce soit eux qui viennent à nous.

De transformer la manière d’être en relation avec les usagers dans le cadre d’une action particulière.

De mieux situer les personnes dans leur richesse et dans ce qui constitue leur authenticité.

D’échanger notre place avec les usagères dans les jeux de rôles pour un échange réciproque qui apporte aux deux parties et nous permet d’être reconnues dans notre rôle et les difficultés de l’exercice de notre profession.

De développer notre capacité à nous mettre à la place de l’autre.

De faire connaitre aux usagers le contenu de nos missions en les remettant à leur juste place et en leur donnant une autre image du service social.

De requestionner nos manières de les recevoir et de traiter leur situation en rendez vous individuel, de nous rendre compte de l’impact de nos attitudes et de nos mots sur eux : l’action est aussi une remise en question permanente de notre pratique et de notre savoir être professionnel.

De nous rendre compte de l’évolution positive très rapide des personnes : nous somme là pour reperer ce qui se passe.

Le groupe est une dynamique qui permet d’accompagner les gens sans les porter et qui permet des évolutions et des remobilisations très rapides. Ce travail collectif avec cette méthode particulière nous semble absolument complémentaire du suivi individuel. Il permet à chaque usagère de se resituer dans le collectif, de sortir de l’isolement et de s’appercevoir qu’elle n’est pas seule dans ses difficultés, de libérer la parole, de permettre à chacune la distanciation et l’analyse de sa situation et la remobilisation à agir pour soi même et les autres.

L’outil théâtre de l’opprimé permet de développer chez chacune les capacités de création et d’expression (de la pensée autant que des émotions) ; il met en oeuvre des valeurs fondamentales telles que le partage et la convialité, le respect…

Les tavailleurs sociaux notent aussi une valeur thérapeutique au théâtre de l’opprimé qui permet à toutes de travailler sur leurs propres histoires en les mettant à distance et en les collectivisant.

3/ Les limites de l’action :

Manque de temps pour organiser et préparer les journées.

Les frais de repas n’avaient pas été prévus dans le projet. Nous avons obtenu des bons d’achat mais ceux-ci nous paraissent insuffisants et contraignants (l’on ne peut les utiliser que dans un seul magasin qui est éloigné).

Les frais et modalités de garde des enfants n’ont pas été prévus non plus ce qui s’est avéré génant certains jours et notamment le jour de la présentation publique.

Il faudrait aussi prévoir des prises en charge des tickets de bus pour la prochaine action.

Aucun budget n’a été prévu pour les lumières et la sonorisation du spectacle. Nous avons donc fait avec les moyens individuels des travailleurs sociaux. Il faudrait prévoir quelques projecteurs et micros en cas de prochain spectacle.

En l’absence d’une commande ciblée de l’institution, certaines histoires n’ont pu être jouées publiquement car elles mettaient en question des dysfonctionnements de l’institution. Dans le nouveau projet, il nous faudra préciser le rôle de l’institution vis à vis du contenu du spectacle créé par le groupe car il est composé d’usagers mais aussi de travailleurs sociaux de l’institution : le groupe peut il dévoiler des dysfonctionnements institutionnels, comment pourquoi… comment permettre à l’institution de se saisir de ce qui est joué…

4/ Les préconisations pour la suite des travailleurs sociaux qui ont porté l’opération 

Continuer avec ce groupe mais l’ouvrir à de nouveaux usagers.

Lui donner un temps de travail beaucoup plus étendu : si possible deux jours tous les 15 jours voir toutes les trois semaines soit environ 30 jours au total comprenant le travail d’atelier interne mais aussi de 5 à 10 séances ouvertes au public.

Instituer le groupe comme un groupe chargé de proposer des séances publiques de théâtre-forum dans les autres quartiers en lien avec les autres intervenants sociaux.

Rencontrer le groupe de manière régulière : au moins une fois par mois sans compter les jours d’atelier théâtre de l’opprimé afin de maintenir les liens et l’accompagnement dans la durée.

Prévoir en septembre une transition avec une session de deux jours à l’extérieur de la ville pour le groupe mélant théâtre et activité de bien-être.

Sixième jour après-midi :

L’après midi a été entièrement consacré à la répétition et à la préparation du groupe au forum avec les spectateurs.
nous avons pris un apuse de 1h30 avant le spectacle de manière à permettre aux participantes de se reposer avant la séance publique.

Sixième jour soir : le spectacle de théâtre-forum

Les travailleurs sociaux et la responsable de pôle avaient été chargés d’inviter un public réduit : la soirée était pensée comme un atelier ouvert et non comme un spectacle à part entière du fait du peu de temps de préparation des usagères (6 journées seulmement). Les usagères avaient invité quelques amis ou membres de leur famille.

Ainsi, le public fut d’une soixantaine de personnes dont :

 une dizaine d’usageres des services sociaux

 une vingtaine de « militants » sociaux

 4 représentants institutionnels du CG

 Le président de la CPAM

 une quarantiane de travailleurs sociaux du Conseil géénral et du CCAS.

La soirée à duré deux heures comprenant la présentation théâtrale du groupe, les écahnges verbaux dans la salle et les interventions de spectateurs sur scène.

Il nous semble que cette soirée s’est avérée un vrai temps d’échange entre les travailleurs sociaux et les usagers et citoyens présents dans le public sur la question des rapports travailleurs sociaux – usagers.

Il est notamment apparu au cours de la soirée un réel manque d’information des usagers sur les services et leur organisation, sur les recours qu’ils peuvent avoir quand ils ne sont pas satisfaits des services publics…

Il est aussi apparu que les difficultés sont grandes pour une istitution a repérer lorque un ou des agents dépassent le cadre de leur fonction et à trouver la manière de traiter cela. 
Les questions suivantes ont été soulevées : 

 quels appuis ont les travailleurs sociaux dans leur institution lorque les situations des usagers les percutent dans leur personne ?

 comment permettre ou imposer un recadrage aux professionnels lorqu’ils ont dérapé (quelles modalités d’appui et de formation, quels résultats ont les sanctions qui sont parfois prises..etc…), 

 comment être en permanence attentif à ces questions pour tenter prévenir les « dérapages » éventuels ?

 comment agir dès les premiers symptomes ans attendre que de véritables fautes professionnellles soient commises

Bref, des questions complexes qui ne peuvent obtenir de réponses simples mais qui nous semblent devoir être en permanence en travail dans chaque institution.

En ce qui concerne l’impact sur les usagères, il semble que la soirée ait été un fort lieu de reconnaissance. les usagères ont été étonnées de l’implication des spectateurs. Elles ont été reconnues elles-mêmes et elles ont senti que leur discours était entendu et pris en compte. A la fin de la soirée, elles nous sont semblé très heureuses et très fières d’elles mêmes et d’avboir porté au public ces questions délicates.

Le contenu du spectacle de théâtre-forum

1/ Les belles histoires sous formes de récits :

Au CMS Bacchus, j’y vais pour la première fois. Je suis dans une petite salle d’attente. Je vais mal. Et je vois une dame toute pétillante face à un couple fatigué qui parle de son histoire. D’un ton juste et bon, la dame, c’est une assistante sociale, leur dit que faire. Moi, ca m’a fait du bien car j’ai vu quelqu’un qui redresse les autres. C’était juste ce qu’elle a dit. C’était son ton. Elle leur a dit juste ce qu’il faut faire avec un ton juste.

 J’étais à Plannoise. Je vais voir l’assistante sociale. Je tombe sur une femme merveilleuse. Je lui raconte toute mon histoire. Elle me dit « elle est bien triste votre vie ». Alors je lui raconte un proverbe indien qui dit : Il ne faut jamais juger quelqu’un avant d’avoir essayé de faire au moins un kilomètre dans ses mocassins. La fois suivante, elle avait affiché ce proverbe dans son bureau. 

 Il y a un an, j’avais été licenciée. J’étais sans revenus et je n’arrivais plus à payer mon loyer. Puis l’huissier est arrivé et je me suis complètement paniquée. Je voyais l’assistante sociale régulièrement. Ce jour là, j’arrive avec tout ça, avec ma panique. Elle me dit : ne vous tracassez pas, Nous avons le temps pour faire. Elle m’a sortie de l’urgence et de la panique qui empêche de comprendre et d’agir. Ca fait du bien.

 Quand j’ai été déboutée du droit d’asile, le Centre d’hébergement nous menaçait de nous mettre dehors, moi et ma fille. Je ne connaissais personne. Je n’avais plus rien . Même mon argent qui était à la poste, je ne pouvais pas le prendre parce que je n’avais pas de papiers. Le lendemain je suis allée au collège et ils m’ont indiqué un centre qui m’a indiqué le Centre Bacchus où je pourrais rencontrer l’assistante sociale. L’assistante sociale a téléphoné à la poste, partout. C’était comme si on me réveillait des morts parce que j’avais plus aucune force. L’assistante sociale s’est portée garante pour moi et la poste a fini par débloquer mes sous. Ca a été une merveille de rencontrer une assistante sociale comme-ça. J’ai repris goût à la vie.

 Quand j’étais petite fille, les AS faisaient comme partie de la famille. Elles passaient chez nous parfois juste pour prendre des nouvelles. Moi j’ai comme ca le souvenir de ces AS très avenantes avec les personnes issues de l’émigration. Chez nous, il y avait toujours une assiette pour elles. 

 Rentrée des États Unis, je vais rue denis Papin pour demander une carte vitale, la femme me dit que je n’ai pas droit à l’assurance maladie car je suis partie de France trop longtemps et que je ne suis plus française. J’étais sous le choc. Après je suis allée au 45 Grande rue pour leur raconter. Là, ils me remontent le moral et me disent mes droits. Ils ont même appelé l’assistante sociale qui m’a donné un rendez-vous. Ils m’ont dit de repasser les voir de temps en temps pour leur donner de mes nouvelles. Sans eux, j’aurai tout laissé tombé. v 
 J’avais 19 ans. J’avais rencontré que des AS qui ne pouvaient rien faire. Pour moi, une as, ça ne pouvait jamais rien faire. Un jour j’ai accompagné ma mère au CMS de Plannoise et là, je suis tombée sur un ange. Elle avait même le physique d’un ange. Elle nous a informé puis elle m’a dit qu’elle ne s’inquiétait pas pour moi car j’avais un vrai caractère. Ca m’a beaucoup aidée ce qu’elle m’a dit ce jour là par la suite. Je suis devenue moi aussi assistante sociale. Je l’ai jamais revue cette AS mais je pense souvent à elle. 

 Après avoir eu une AS cauchemard puis des AS qui faisaient leur boulot sans plus, j’avais cessé de faire appel à elles. Un jour, une nouvelle est arrivée et elle m’a dit de faire comme-ci et comme-ça et qu’on allait s’en sortir. C’est pas un coup de pouce, c’est un coup de pied qu’elle m’a donné pour me sortir de la déprime. Ma misère à moi, c’était la sienne. Elle ressentait ce que je vivais et elle cherchait des solutions. On en a trouvé. v 
 Je connais peu Besançon et je suis complètement seule. Un jour je vais voir l’assistante sociale et elle me dit : vous vous êtes super bien débrouillée, continuez comme-ça. Des fois, j’ai besoin d’être poussée car je suis peureuse et fragile. Je suis capable de tout lâcher si je ne suis pas soutenue.

2/ De jolis récits de travailleurs sociaux

L’an dernier, en stage, je vois une dame à l’age de la retraite avec un dossier très compliqué à monter. Je ne savais pas bien comment faire. Les professeurs m’aidaient à y voir clair. Cet accompagnement là se passait à l’extérieur, pas chez la dame. Un jour, nous devions aller à Papin et je ne savais pas où c’était. Alors c’est la dame qui m’a guidée dans le bus. Je me sentais bien a être guidée comme ça par elle. 

 Je suivais un monsieur magrehbin de 50 ans. Il me faisait penser à mon père. Je faisais le maximum pour lui. Il était dans l’alcool, avec des conditions de vie très dures. Il n’avait pas vu ses enfants depuis des années. En fait on se rencontrait régulièrement et on se faisait mutuellement du bien. 

 Quand j’étais stagiaire AS, je me suis occupée d’une dame indienne qui était victime de violences familiales. Puis j’ai eu mon DE et je suis allée dans un quartier difficile. Et un jour, je tombe sur cette dame indienne. Ca fait du bien de voir des gens qu’on connaît et avec qui on a de belles relations quand on est dans un quartier dur où il y a de l’agressivité. Un jour, cette dame nous a même invitées à manger mon ancienne monitrice de stage et moi.

 Je suis en stage. cette année, j’ai accroché avec une dame d’une cinquantaine d’année. Nous faisons ce qu’il faut pour faire avancer sa situation mais nous échangeons aussi beaucoup. Nous nous renvoyons beaucoup de choses. Et elle me renvoie aussi beaucoup de compliments. ca fait du bien des fois.

 Une jeune femme de 28 ans était venue me confier un problème d’inceste. J’ai cru en elle et elle en moi et je l’ai accompagnée pendant 5 ans. Elle a réussi à porter plainte ce qui est toujours quelque chose de très difficile car le risque est d’être discréditée. Le procès a eu lieu. J’avais fait un rapport avec toute ma conviction. Elle a fait un poème qu’elle a lu. Le lendemain, elle ma apporté le poème et m’a dit merci. Moi aussi je lui ai dit merci car c’est elle qui m’a permis de continuer à croire en mon travail.

3 / « Les mal-recues » par les services sociaux

J’ai quitté Paris pour ici. Je ne travaille pas donc je vais demander une aide. je vais à la mairie qui m’envoie au CMS. Je suis seule avec mon fils et je suis déprimée. Je raconte toute mon histoire à l’assistante sociale. A la fin elle me dit : Y’a rien à faire pour vous, vous voulez pas écrire un livre ?

 Je raconte mon parcours à l’AS : Au Portugal, j’avais fait l’université et j’avais fait du travail de psychologue. Elle me dit : Vous êtes portugaise, vous devez plutôt vous orienter vers les ménages. je lui ai dit : vous êtes pas à votre place madame. Alors elle me dit : excusez moi, parfois on s’exite et on dit des choses qu’on ne pense pas. 

 Je voulais passer le bac en candidate libre. L’assistante sociale me le déconseillait en me répétant sans cesse : Valentine, soyez réaliste. Elle me disait que personne ne m’aiderait pour cela, que j’avais une fille en bas âge et que je n’y arriverai jamais. Finalement j’ai eu le bac et me suis inscrite à la fac. j’ai réussi à mettre ma fille en crêche pour aller à la fac et l’as me reprochait que ma fille prenne la place de quelqu’un d’autre qui travaille.

 J’habitais en Algérie et j’étais venue en vacances en France pour voir comment je pouvais y venir vivre. Pendant les vacances, j’avais rencontré une assistante sociale qui m’avait promis de m’aider à mon retour. mais quand je suis revenue, elle ne voulait plus rien faire. Déjà, en rentrant dans son bureau, je m’étais assise et elle m’avait dit : la politesse, c’est de rester debout tant que je ne vous dit pas de vous asseoir Je lui demande de l’aide et là, elle me montre une vidéo qu’elle a d’un mariage algérien en France et là elle me montre les robes en me disant qu’elles sont chères et qu’elle aimerait bien en avoir d’aussi belles. Puis elle me montre les bijoux en or des femmes et me dit qu’elles ont de l’argent, qu’elles sont pleines d’or. Enfin, elle me dit que nous les algériens on a du culot car on est plein d’or, on a des maisons au bled et qu’on vient en France pour demander le RMI et des aides. J’ai retourné son bureau et après elle avait peur de moi. Elle avait plus son air arrogant.

4/ Les histoires de travailleurs sociaux

La race aryenne : Je reçois une dame qui vient demander une aide financière. Elle m’explique que c’est parce que son mari est en prison pour avoir poignardé un bougnoule et qu’elle a besoin d’argent. Elle m’explique qu’elle est déjà allée au CCAS mais que son mari ne veut pas qu’elle y retourne car l’assistante sociale est arabe. je lui demande ce que cela lui fait que je sois arabe moi aussi. Elle me répond que cela lui fait quelque chose car je suis arabe, que cela la gène parcequ’elle est pour la race aryenne, mais que bon elle a besoin d’argent et que je vais lui en donner. Alors je lui répond que cela tombe bien que cela la gène car moi j’ai pas envie de l’aider et qu’elle n’a qu’a se trouver une assistante sociale aryenne comme elle les aime.

Il est pas tout seul : Je fais un relai avec une assistante sociale avant la fin de mon stage. Je lui présente la personne et ses compétences professionnelles et ce qu’on a déjà fait : une demande de RMI car ses papiers viennent tout juste d’être en règle . Ce monsieur se démène. Si on lui dit ce qu’il faut faire, il le fait toujours. Il rêve de créer une micro société dans le bâtiment et a les compétences pour cela. On lui propose une formation sur la gestion. Pendant tout le temps que je parle, l’assistante sociale se regarde les ongles et fait des mimiques. Pour la formation à la gestion, il faut 280 euros. Elle dit qu’elle ne pense pas que ce soit possible, qu’on verra… que ce n’est pas une petite somme, que ce monsieur n’est pas tout seul dans cette situation.

Les noirs : je suis au CMS dans le couloir. Une collègue sort de son bureau pour venir chercher un usager dans la salle d’attente et me croise : Qu’est ce qu’on a comme noirs aujourd’hui, tu trouves pas qu’on a beaucoup de noirs ? Qu’est ce qu’on a comme noirs !

5/ Les autres services :

Le policier : J’ai été cambriolée et je vais au commissariat pour déclarer. Le policier qui prend ma déposition sur son ordinateur me demande de venir à coté de lui pour regarder des photos de suspects. Je lui dis que je n’ai absolument rien vu car je n’étais pas là pendant mon cambriolage alors que je ne peux reconnaître personne. Il insiste et me dit de regarder quand même. Finalement je regarde. Il me montre des photos. Ce ne sont que des arabes, les autres photos de français, il les passe très vite et il veut absolument me faire dire que je connais celui là car il habite dans ma rue, ou celui-là. Finalement je me lève et refuse de continuer. Il me dit : dans ces conditions là, si vous ne voulez rien faire, je ne peux pas prendre votre plainte.

La Sécurité sociale : Je rentre des États unis. je vais à la Sécurité sociale pour demander l’assurance maladie. la dame me dit que je n’y ai pas droit car je suis partie trop longtemps, que j’ai perdu la nationalité.

Le travail en insertion : Je travaillais dans une entreprise d’insertion sur un chantier où il fallait faire une sculpture. Le chef nous traitait plus bas que terre. Ce qu’on faisait n’était jamais bien. Il nous disait qu’il en avait marre de bosse avec une bande d’handicapés incapables. Nous nous sommes plaints à son responsable mais celui ci n’a rien voulu savoir et l’a couvert.

Nota Une nouvelle opération est prévue en 2007 qui sera plus importante en ce qui concerne le temps de l’opération comme en ce qui concerne ses objectifs.

 

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