« La nuit qui vient » ( ou résister à la montée du fascisme)
Naje (Nous n’Abandonnerons Jamais l’Espoir) est une compagnie de Théâtre de l’Opprimé·e. Nous créons chaque année une opération autoproduite, notre « grand chantier national » : nous réunissons une cinquantaine de citoyen·ne·s, d’origines et milieux sociaux variés, pour élaborer un spectacle de théâtre-forum et le proposer au débat public.
Cette année notre projet évolue un peu, puisque nous créons un spectacle de théâtre-journal. Nous sollicitons votre soutien financier pour nous aider à le construire.
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Nous travaillerons sur ce que nous considérons comme la montée du fascisme et que d’autres appellent le libéralisme autoritaire, à partir d’un texte écrit par Jean-Paul Ramat, de la Compagnie NAJE. Le théâtre-journal comprendra une grande partie sur le dévoilement de ce qui est en train de se jouer pour nous au niveau politique mais aussi des séquences du quotidien qui en découlent. Il traitera des mécanismes à l’oeuvre, du pourquoi et du comment, du capital et du politique, de ce que cela fait dans nos vies et notre société.
Nous parlerons donc (entre autres) de comment on maltraite les pauvres, comment on érige les étrangers en bouc-émissaires, comment on assimile musulmans et terroristes, comment on rend indignes les vies des personnes sans titre de séjour, comment on détruit la planète et on fait passer celleux qui luttent pour elle pour des “éco-terroristes”.
Nous sommes un peu plus d’une quarantaine à s’être engagé-es dans cette opération de création, qui a commencé en septembre et aboutira en avril à un évènement que nous vous inviterons à partager.
Le théâtre-journal c’est quoi ?
Tout commence pour Boal à Sao Paulo au Brésil en 1956 avec le Théâtre Arena : un théâtre qui se veut populaire et politique, qui veut dénoncer les oppressions raciales, sexistes ou économiques… même si, dira plus tard Boal, «on écrivait des pièces qui enseignaient aux Noirs comment se libérer des Blancs, mais nous étions des Blancs… et des pièces féministes pour dire aux femmes : libérez-vous, luttez contre… contre nous les hommes qui écrivons ces pièces ! ».
Malgré le coup d’État militaire de 1964, malgré la répression de la censure, le Théâtre Arena continue. Mais après le deuxième coup d’État de 1968, la violence et les intimidations du pouvoir les contraignent d’arrêter. Boal et son groupe continuent le combat du théâtre engagé de manière clandestine. Sous une dictature, l’information est muselée. Ils pratiquent alors la forme la plus simple du théâtre ; devant un public parfois analphabète réuni de manière informelle dans une cour d’usine ou d’atelier, un·e comédien·ne dit un texte simple, mais politique et actuel : le journal. Mais un article de journal relate les événements de manière partielle, souvent partiale. Ils profitent donc d’être plusieurs comédien·ne·s, plusieurs voix, pour entrecroiser ces articles avec d’autres sortes de textes (fondamentaux comme le droit du travail ou la Constitution, ou de circonstance, comme des statistiques, des articles d’économie, des rapports d’expertise ou de la publicité…). Puis, en professionnel·le·s du théâtre, le groupe commence à rajouter des scènes jouées ou des images qui révèlent encore davantage les textes. Ainsi est joué le banquet donné par l’État brésilien pour recevoir le FMI : on voit les plats qui défilent, on entend le menu pantagruélique, mais aussi la lettre du ministre de l’Économie déclarant au FMI que «le peuple brésilien se serrera la ceinture, mais remboursera sa dette jusqu’au dernier dollar »… et les textes de journaux qui font état des centaines de Brésiliens morts de faim dans le Nordeste. Le théâtre-journal est né.
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